Le Tadjikistan connaît une forte baisse de sa production de coton. Par exemple, si en 2022, ce chiffre atteignait 404 700 tonnes, en 2024, il est tombé à 253 200 tonnes. Ces données ont été présentées lors d’une réunion au ministère du Développement économique et du Commerce consacrée à l’industrie cotonnière, selon le service de presse du ministère.
Le premier adjoint au ministre du Développement économique, Achourboï Solekhzoda, a souligné que la culture du coton et la transformation de la matière première en produits finis dans la république sont l’une des priorités du gouvernement. Cependant, l’analyse réalisée par des experts montre une baisse des indicateurs sectoriels.
Ainsi, au cours des trois dernières années, une baisse de la production de fibres de coton a été enregistrée, passant de 127 100 tonnes à 106 900 tonnes.
Les exportations de « l’or blanc », qui sont de nature saisonnière, ont atteint l’année dernière 100 500 tonnes, soit 170,1 millions de dollars US en valeur monétaire, ce qui représente une baisse de 8 800 tonnes ou 28,5 millions de dollars US par rapport aux chiffres similaires de 2023. Toutefois, comme l’a fait remarquer le fonctionnaire, par rapport à l’année précédente, le prix moyen du coton a baissé de 125 dollars US par tonne, pour s’établir à 1 692 dollars US.
L’Iran est devenu le principal acheteur de coton tadjik, avec 67,9 % des contrats d’exportation. Viennent ensuite la Turquie (15 %), la Chine (8,4 %), la Russie (4,4 %) et le Pakistan (3 %).
Le ministère a expliqué cette situation par des problèmes qui persistent d’année en année. Il s’agit du non-respect du plan de production de matières premières, des tarifs élevés de l’électricité et de l’absence de tarifs saisonniers pour les entreprises du secteur, de l’accès limité des exploitations agricoles aux crédits à taux préférentiels, ainsi que de la pénurie de spécialistes qualifiés dans les usines textiles.
Il a été noté que le gouvernement de la république avait mis en place une série de mesures pour remédier à la situation, mais celles-ci se sont avérées peu efficaces. Dans ce contexte, le ministère de l’Industrie et des Nouvelles technologies a élaboré son propre programme d’action visant à augmenter la production et la transformation de la fibre de coton. En particulier, il est proposé aux ministères concernés d’intensifier conjointement leurs efforts pour éliminer les obstacles administratifs et artificiels auxquels sont confrontés les entrepreneurs.
À l’époque de l’Union soviétique, la République socialiste soviétique du Tadjikistan affichait des résultats records dans le domaine du coton. Par exemple, selon l’académicien Nouriddine Kayoumov, en 1981, la production de « l’or blanc » dans la république avait atteint plus d’un million de tonnes. Cependant, il y a plus de 10 ans, le scientifique affirmait qu’il ne fallait plus s’attendre à de tels résultats de nos jours, car le secteur avait besoin de profondes réformes, notamment l’achat de machines agricoles modernes, d’engrais minéraux et l’augmentation des salaires des ouvriers agricoles.