À l’issue du deuxième sommet « Asie centrale – Russie », qui s’est tenu le 9 octobre à Douchanbé, un plan d’action conjoint pour 2025–2027 et un communiqué final ont été signés.
Dans le communiqué, les participants au sommet ont confirmé leur engagement à former un ordre mondial multipolaire qui, selon eux, devrait assurer la sécurité, la préservation de l’identité culturelle et civilisationnelle et des chances égales pour tous les États. La base optimale d’un tel ordre a été définie comme « la diversité des modèles de développement des États, l’indivisibilité de la sécurité, le respect strict de tous les principes du droit international conformément à la Charte des Nations Unies ».
Les parties ont convenu de renforcer la coopération dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme, l’immigration illégale et le trafic de drogue. Une attention particulière a été accordée à la situation en Afghanistan, où les participants au sommet continueront de coordonner leurs efforts pour assurer la paix et la stabilité, considérant cela comme un facteur essentiel de sécurité en Asie centrale. L’importance de la Communauté des États indépendants (CEI) en tant que plateforme efficace pour la coopération régionale a été réaffirmée.
Dans le domaine économique, l’accent a été mis sur la levée des barrières commerciales et le développement des infrastructures de transport et de logistique, en particulier le corridor « Nord-Sud ». Les parties entendent approfondir les liens économiques, créer des chaînes de production stables et attirer des investissements. Le rôle de la Banque eurasienne de développement et du Fonds eurasien de stabilisation et de développement dans le financement de projets et le maintien de la stabilité économique dans la région a été souligné, ainsi que l’importance d’étendre les règlements en monnaies nationales.
Parmi les domaines prioritaires de coopération figurent le commerce numérique, l’utilisation de l’intelligence artificielle, l’énergie à faible émission et la coopération industrielle.
Une grande attention a été accordée à la coopération humanitaire. Le communiqué souligne l’importance d’approfondir les liens dans les domaines de la culture, de l’éducation, de la science, du sport et du tourisme. Les participants au sommet ont salué la création de l’Organisation internationale de la langue russe.
Dans le domaine migratoire, les parties ont réaffirmé leur engagement à assurer la sécurité, les droits, les intérêts légitimes, le respect de l’honneur et de la dignité des citoyens des six États sur leurs territoires. La nécessité d’optimiser les mécanismes répondant aux exigences de la sécurité publique et créant des conditions de travail décentes a été notée.
À l’issue du sommet, un Plan d’actions conjointes pour 2025–2027 a été adopté ; son avancement sera examiné lors de réunions régulières des ministres des Affaires étrangères. Les résultats seront présentés lors du troisième sommet « Asie centrale – Russie », qui se tiendra en 2027. Le lieu où il se déroulera n’est pas encore connu.
ℹ️ Au deuxième sommet « Asie centrale – Russie » a réuni les présidents du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev, du Kirghizistan Sadyr Japarov, de la Russie Vladimir Poutine, du Tadjikistan Emomali Rahmon, du Turkménistan Serdar Berdimuhamedov et de l’Ouzbékistan Chavkat Mirzioïev.
Poutine, dans son discours, a confirmé l’intention de la Russie de renforcer le partenariat stratégique avec les pays d’Asie centrale, soulignant le potentiel économique important. Il a noté que le volume des échanges commerciaux de 45 milliards de dollars US pourrait être considérablement augmenté et a appelé à élargir la coopération industrielle, à accroître les investissements russes (actuellement plus de 20 milliards de dollars US) et à intensifier la transition vers les règlements en monnaies nationales.
Une attention particulière a été accordée au développement de projets d’infrastructure communs, tels que les corridors de transport « Nord-Sud » et « Est-Ouest », ainsi qu’à la coopération dans le domaine de l’énergie, incluant la construction de centrales nucléaires et la modernisation de centrales hydroélectriques.
Poutine a souligné l’unité des approches de la Russie et des pays du « groupe des cinq » sur les questions internationales clés. Il a déclaré la nécessité de stabiliser la situation en Afghanistan, de régler diplomatiquement le conflit israélo-palestinien par la création d’un État palestinien indépendant et de trouver une solution pacifique au problème nucléaire iranien. Les liens humanitaires intenses ont également été mentionnés comme base du partenariat, notamment la formation de 212 000 étudiants de la région en Russie et l’ouverture en Asie centrale d’écoles russophones et de filiales de 25 universités russes.