Bekhzod Botirov, co-propriétaire et membre du conseil de surveillance du système de paiement PayWay, a été arrêté en Ouzbékistan pour avoir organisé illégalement des jeux d’argent. L’information est rapportée par le média Spot, qui cite le groupe de sociétés Humans, où Botirov était auparavant l’un des cadres dirigeants et a occupé pendant plus de 6,5 ans le poste de directeur général de l’organisation de paiement UPay (appartenant à Humans).
L’homme d’affaires a été placé en détention le 4 juillet sur décision du tribunal de district de Yakkasaray à Tachkent. Il est accusé d’avoir violé les paragraphes la partie 2 de l’article 278 (« Organisation ou tenue illégale de jeux d’argent et autres jeux de hasard ») du Code pénal ouzbek. La sanction prévue par cet article est une peine d’emprisonnement de 7 à 10 ans.
Le tribunal a choisi pour l’entrepreneur une mesure de contrainte sous forme de détention. En septembre, la durée de l’arrestation a été prolongée jusqu’en février 2026. Cette décision a été justifiée par le fait qu’il« existe un risque de fuite et de destruction de preuves ». La défense de Botirov a déposé un recours en appel, mais celui-ci a été rejeté. Selon les informations de Humans, l’ancien cadre dirigeant a été interrogé à plusieurs reprises pendant l’enquête, et ses avocats ont fourni à l’enquête « tous les documents réfutant les faits qui lui sont reprochés ».
L’affaire pénale a été ouverte sur la base d’une demande de l’Agence nationale des projets prometteurs (NAPP), le régulateur dans le domaine de l’organisation de loteries et de jeux d’argent en ligne. Selon la version de l’agence, le système de paiement UPay acceptait des paiements pour des jeux d’argent sous couvert d’opérations légales. La NAPP affirme que Bekhzod Botirov était l’organisateur d’un syndicat criminel et a créé toute l’infrastructure pour cette activité illégale.
Humans a qualifié la détention de Botirov de « disproportionnée et injustifiée par les circonstances de l’affaire ». Ils ont souligné que les affaires économiques de ce type dans la pratique juridique sont généralement résolues par des mesures administratives ou financières.
Les représentants de Humans ont également déclaré qu’il y avait une « augmentation significative de la pression » de la part des organes de l’État sur leurs structures commerciales après que le dépot d’une plainte internationale contre l’Ouzbékistan par le groupe. Des inspections seraient menées contre les entreprises du groupe, des affaires pénales seraient ouvertes et des mesures de contrainte « ne correspondant pas à la gravité des actes reprochés » seraient appliquées aux cadres dirigeants. En outre, des employés auraient été convoqués pour interrogatoire.
L’arrestation de Botirov a été précédée d’une série d’événements. En septembre 2024, la Banque centrale d’Ouzbékistan a limité pour six mois les activités de l’organisation de paiement Maroqand (marque UPay), ce qui a entraîné l’arrêt de ses services. Le président de la Banque centrale, Mamurizo Normouradov, a expliqué cette décision par le transfert illégal d’argent des citoyens à des bureaux de paris. En février 2025, Maroqand a reçu une injonction de la NAPP de changer de directeur général, et le 26 février, Bekhzod Botirov a été remplacé à ce poste par Ildar Vagapov. Le 26 mars, la Banque centrale a levé les restrictions précédemment imposées.
En mai 2025, le groupe Humans a engagé une procédure d’arbitrage contre l’Ouzbékistan auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). L’entreprise demande une compensation pour les dommages qu’elle estime avoir subis à cause des actions d’Ouzbektelecom. Les griefs de Humans portaient sur le fait que l’entreprise de télécommunications n’avait pas réduit ses tarifs internet en suivant les prix du marché. Selon l’opérateur privé, cela a rendu leurs activités en Ouzbékistan non rentables et a conduit à l’accumulation d’une dette envers l’entreprise publique. Selon les médias, le montant de la dette est d’au moins 532 milliards de soums (environ 40 millions d’euros).
De son côté, Ouzbektelecom a déclaré que Humans continue de générer des revenus en utilisant le réseau de l’entreprise publique, mais reporte le remboursement de ses obligations financières. L’entreprise a également averti qu’elle saisirait la justice pour protéger sa réputation commerciale si Humans continue de diffuser des informations inexactes.
ℹ️ Humans Group est un écosystème international de services numériques avec des bureaux aux États-Unis, en Ouzbékistan, en Pologne, à Singapour et en Allemagne. Le groupe comprend le projet Humans.uz — une application qui combine des services fintech, la téléphonie mobile, la livraison de produits des bazars et une plateforme d’e-commerce.



