La Banque centrale d’Ouzbékistan enquête sur le système de paiement Humans suite à des signalements de vol de fonds

Photo du site gazeta.uz

La Banque centrale (BC) d’Ouzbékistan a réagi aux signalements des utilisateurs du système de paiement Humans, qui se sont plaints que des retraits de fonds avaient été effectués à leur insu via cette application. Depuis le 9 décembre, le service est suspendu et la BC a ouvert une enquête sur cet incident, selon les déclarations officielles du régulateur financier de la république.

En avril 2025, un accord avait été signé entre les sociétés Humans et Octagram, en vertu duquel Humans, en tant qu’agent, avait obtenu le droit de fournir à ses clients des services financiers, notamment des paiements et des transferts P2P (transactions directes entre utilisateurs, sans banque ou autre intermédiaire).

Le matin du 8 décembre, l’autorité de régulation a commencé à recevoir des plaintes de clients du service de paiement. Les citoyens ont signalé des retraits de fonds frauduleux sur leurs comptes. La Banque centrale a par conséquent contacté la direction de la société anonyme Octagram (opérant sous la marque Paylov) et lui a demandé de suspendre les opérations monétaires afin d’assurer la sécurité des clients et d’éliminer les éventuelles vulnérabilités.

Depuis le 9 décembre, tous les services de paiement fournis par la société susmentionnée via l’application mobile Humans sont suspendus, a confirmé la Banque centrale.

Une enquête d’urgence a été ouverte suite au retrait frauduleux de fonds via le système Humans. Elle porte sur tous les virements suspects, les processus techniques et les pratiques d’interaction entre les plateformes.

L’autorité de régulation financière a promis de publier les résultats de l’enquête et a conseillé aux citoyens ayant subi des pertes financières de s’adresser aux forces de l’ordre.

Les plaintes massives concernant des retraits d’argent effectués à l’insu de propriétaires de comptes Humans ont commencé à affluer il y a quelques jours sur les réseaux sociaux d’une union de consommateurs, Potrebitel.Uz.

Les utilisateurs ont souligné que l’argent n’était pas toujours débité à la première tentative, et que le centre d’appel de le société promettait de régler la situation dans un délai d’une à deux semaines. Dans les commentaires de ces publications, plus de cent personnes ont affirmé avoir été confrontées au même problème et avoir déposé plainte pour vol.

Les clients de Humans précisent également qu’ils ont rapidement reçu un SMS du service leur demandant de modifier leur mot de passe et de dissocier leurs cartes de l’application.

La société Humans a publié sa version de l’incident concernant les retraits frauduleux de fonds, reconnaissant qu’une telle situation s’était produite entre le 4 et le 8 décembre.

« Une vulnérabilité ayant permis à des malfaiteurs d’effectuer des prélèvements non autorisés a été identifiée dans le circuit technique du partenaire de Humans, le service de paiement Paylov, dont le détenteur des droits est la société Octagram », indique le communiqué.

L’opérateur Humans a transmis un ensemble de documents techniques à la Banque centrale et aux forces de l’ordre afin d’identifier les responsables. Le remboursement des clients lésés sera effectué conformément aux exigences de la législation, a ajouté la société.

ℹ️ En juin de cette année, la société Octobank, opérateur des cartes de paiement de la société ouzbèke Humans, a annoncé qu’elle suspendait ce service financier à compter du 13 juin. Cette décision a été prise en raison du non-respect des obligations de la part du partenaire de la banque. De plus, l’établissement de crédit a intenté une action en justice contre la société partenaire pour recouvrer la dette et obtenir une indemnisation pour les pertes subies, estimées à plus de 500 milliards de soums (près de 35 millions d’euros).

Un contentieux a également éclaté en juin entre la société singapourienne Humans Mobile Ltd, propriétaire de la marque Humans en Ouzbékistan, et les autorités de la république d’Asie centrale. L’entreprise a saisi la justice pour obtenir réparation des dommages qui lui auraient été causés par les actions de son fournisseur d’accès internet, la société publique Uzbektelecom.

La société Uzbektelecom a de son côté déclaré que l’opérateur virtuel Humans continuait à percevoir des revenus en utilisant le réseau de l’entreprise publique et en reportant le paiement de ses obligations. Parallèlement, l’entreprise de télécommunications a menacé d’intenter une action en justice pour protéger sa réputation commerciale si la diffusion d’informations inexactes se poursuivait.